Mars 2019 - Email à mon mari (Signaux d'alertes)
- Une femme (presque) ordinaire
- 7 mars 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 sept. 2023
Était-ce vraiment nécessaire de me confirmer ton arrivé par message, doublé d’un appel ?
Ton entêtement à me demander au pied levé ce qu’il en est, à me (re)demander confirmation de mes sentiments, avec obligation de réponse immédiate me font reculer un peu plus chaque jour. Je te l’ai dit, mais tu t’obstines à ne pas l’entendre.
J’aurais vraiment tout donné pour sortir de ce tunnel avec toi.
Parce que oui, on est complice, lié, attaché l’un à l’autre et nous avons le plus beau des petits garçons. Oui on a traversé des « downs » mais des « up » aussi, il ne faut pas les oublier. La vie n’est pas un long fleuve tranquille…
On ne va pas refaire le match et je ne suis pas en train de t’écrire pour te faire des reproches. Non, ce n’est pas le but.
Le but, s’il y en a un, est juste de te faire comprendre que je n’aime plus ce que nous sommes devenus : Jaloux, espiègle, distant et individualiste dans nos envies, sans entendre réellement ce que l’autre ressent ou à besoin.
On dira que c’est la fatigue, le boulot, paris, Léon…mais je ne suis pas d’accord. Ça c’est se mentir.
Depuis que nous avons fait le choix d’avorter, je n’arrive plus à me projeter avec toi. Je ne vis plus notre histoire, je la subis. Et si j’ai pu à plusieurs reprises te demander d’être plus « homme », ce n’était pas pour prendre des clacs ou me faire prendre en levrette dans la cuisine, c’était juste une manière détournée de te dire « t’as voulu un 2ème enfant, tu l’as réclamé, tu l’as eu et finalement tu as eu peur, alors ne me demande plus rien maintenant ».
Oui en toute sincérité, depuis ce moment-là, j’ai tiré un trait sur « nous », pensant naïvement que subir notre histoire ne devait pas être si compliqué…
Mais évidemment que c’est compliqué.
Bien sûr que j’aurais voulu un 2ème enfant, et oui il n’est pas trop tard. Mais avec toi, non, ça je ne peux pas.
Partant de là, comment veux-tu que je me projette dans « nous ». Comment veux-tu que je te vois comme un homme réconfortant et protecteur ? Comment veux-tu me redonner l’envie de ta peau, de ta bouche, de ton corps ? Comment veux-tu que j’imagine ma vie dans 5, 10 ou 15 ans avec toi ? Comment veux-tu que je fasse des efforts pour « te reconquérir » alors que c’est moi qui aie le sentiment d’avoir été abandonné par mon binôme ?
Je n’ai pas de traumatisme sur l’acte en tant que tel, ça non. J’ai été brisé par notre comportement, toi Max, moi Ady d’être arrivé à cette conclusion aussi rapidement. D’avoir écouté tes peurs infondées sans avoir réagis et surtout d’avoir pris cette décision alors que c’était (à l’époque) et d’après tes dires, ce que tu voulais le plus au monde.
La conclusion, c’est que ça a détruit notre relation. Ça a brisé chez moi tout l’estime et l’admiration que j’avais pour toi et tout l’amour que j’avais à te donner. Je n’arrive plus à te voir comme ma moitié, comme mon mari, mais comme un homme qui continue sa vie à côté de la mienne.
C’est en moi, c’est comme ça et ce n’est pas une histoire d’essayer, de rebondir, de recommencer, de tourner la page. Si j’avais une baguette magique pour te remettre au centre de ma vie, je le ferais de suite. Mais là il n’y a pas de magie.
Il y a des choses qui ne se réparent pas, celle-ci en est une.
Partant de là, que veux-tu que je dise de plus ?
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